L’attention est décrite comme la capacité à traiter sélectivement un aspect de l’environnement par rapport aux autres et implique des processus multiples par lesquels le système nerveux appréhende et organise l’input sensoriel et génère un comportement coordonné. C’est un aspect central de la cognition.
Afin de caractériser les possibles différences individuelles dans les caractéristiques attentionnelles et les facteurs en jeu, nous avons développé des tests standardisés, basés sur l’attention spontanée. Chez les chevaux, deux tests, réalisés dans le lieu de vie habituel, ont ainsi été développés : « le test d’attention visuelle » pendant lequel le cheval est confronté à un stimulus visuel mouvant et le « test auditif » pendant lequel des sons inhabituels sont diffusés. Des tests d’attention sociale et non-sociale ont aussi été développés pour les étourneaux.
Les chevaux présentent des différences individuelles d’attention et de distractibilité
Des tests réalisés sur plus de 60 chevaux ont révélé des différences individuelles claires qui sont relativement stables au cours du temps (6 mois au moins) et prédictives des performances dans des tâches d’apprentissage ou d’autres tâches d’attention. L’attention envers le stimulus visuel est prédictive de l’attention dans d’autres situations, alors qu’un intérêt accru envers les stimulations acoustiques est prédicteur de la distractibilité des chevaux dans d’autres tests et au travail. Ceci n’est pas vraiment surprenant car les distracteurs les plus communs dans la vie quotidienne sont auditifs car, contrairement aux stimuli visuels, les sons peuvent être perçus quelle que soit l’activité de l’individu. C’est à notre connaissance la première évaluation en « milieu réel » (i.e. milieu de vie) de la distractibilité d’un animal, une évaluation qui pourrait sans doute être adaptée à l’humain.
Il y a des relations mutuelles entre attention et bien-être
L’état de bien-être impacte clairement les compétences attentionnelles des chevaux :
- Les chevaux “dépressifs” montrent un faible intérêt pour les stimuli environnementaux ;
- Les chevaux anémiques passent beaucoup de temps orientés vers un mur, loin des stimulations externes ;
- Les chevaux en douleur chronique (problèmes de dos mesurés par palpation ou électromyographie) montrent une attention spontanée plus faible envers leur environnement.