Tester des stimuli visuels inducteurs d'émotions
Chémoréception : des chiens d’assistance démontrent l’existence d’une “odeur de cris d’épilepsie”
Nous avons testé la réaction de dauphins, chiens et nouveau-nés humains à des stimuli chimiques pertinents. Nous avons pu démontrer pour la première fois que les dauphins ont une perception des odeurs et des goûts, qui leur permet de discriminer différentes qualités de ressource. De même, des nouveau-nés humains, même prématurés, sont capables de discriminer des odeurs corporelles maternelles de celles d’autres femmes, même quand ces odeurs proviennent d’autres zones du corps que la poitrine, qui a été classiquement la seule testée.
Des chiens entraînés sont également capables de discriminer des odeurs corporelles humaines récoltées pendant des crises d’épilepsie de celles récoltées sur la même personne à d’autres moments (hors crise). Cette découverte est la première évidence qu’il existe une signature olfactive des crises épileptiques indépendamment de la personne et du type de crise.
(crédits photos : Jennifer Cattet)
L’ontogenèse a des conséquences importantes à court et long termes sur le développement de la perception et du traitement émotionnel associé
L’ontogenèse apparaît comme un aspect majeur dans le développement des capacités perceptuelles, et particulièrement dans celui de la signification des stimuli.
Des étourneaux élevés à la main réagissent avec peur à toutes sortes de stimulations visuelles, alors que des étourneaux ayant eu une ontogenèse naturelle réagissent avec une attention accrue et peu de réactions de peur à des stimuli visuels non dangereux.
Chez les humains, des mesures standardisées de la réactivité tactile (filaments de von Frey) ont révélé que des nouveau-nés, particulièrement ceux nés prématurément, réagissent à des filaments plus fins que les adultes (Coll. Team 3, GIS CCS). La modalité tactile, comme les autres modalités sensorielles, se restreint avec l’âge, résultat probable de la maturation cérébrale et du développement des circuits inhibiteurs, permettant au sujet de négliger les informations inutiles.
Des désordres développementaux, comme l’autisme, sont associés à des réactions inhabituelles envers des stimuli visuels artificiels (plus d’intérêt pour les angles), mais aussi à des préférences de couleur particulières (pour le vert) qui impactent leurs biais d’attention envers des stimuli d’intérêt (e.g. serpent versus fleurs).
Perception et attention sont liées
Dans une série d’expériences menées sur des singes, des étourneaux et des chevaux, nous avons trouvé que la diffusion de stimuli qui « capturent » l’attention (i.e. stimuli inconnus visuels ou auditifs, signaux caractéristiques d’un individu) était associée à une augmentation de l’activité cérébrale dans l’hémisphère droit, mise en évidence soit par des enregistrements comportementaux (e.g. tourner la tête chez les Mones de Campbell) ou électrophysiologiques de l’activité cérébrale (e.g. étourneaux et chevaux). Une anesthésie ou la présence d’un distracteur dans l’environnement peut modifier l’asymétrie cérébrale. L’ensemble de ces résultats nous a amenés à proposer un modèle de latéralisation cérébrale basé sur l’attention où les stimuli « capteurs » d’attention (car d’intérêt biologique majeur ou nouveaux) peuvent stimuler le traitement de l’information par l’hémisphère droit.